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Jeune avocat : préparer l'après

Jeune avocat : préparer l'après

Auteur : Justine BACHELET avocate au Barreau de Versailles
Publié le : 02/03/2023 02 mars mars 03 2023

Après quelques années de collaboration, la plupart des avocats s’interrogent : quelle suite à donner à sa carrière :

  • Rester en collaboration ?
  • Créer sa propre structure ?
  • S’associer au sein de son cabinet ?

Comme j’ai déjà pu l’indiquer au cours de mes précédentes publications, le passage par le statut de collaborateur est selon moi une étape indispensable à la construction de sa carrière.

La collaboration : la formation pratique de l'avocat

Ce statut permet d’abord et avant tout de bénéficier d’une formation pratique à la profession. Les enseignements dispensés en fac de droit sont extrêmement théoriques et les ateliers des écoles d’avocats sont bien souvent insuffisants. Aussi, lorsque l’on prête serment, il est en réalité assez difficile de pouvoir exercer de manière parfaitement autonome sans commettre d’erreur et sans être confrontés à une foule de questions très pratiques : que doit contenir mon papier à en-tête ? y’a-t-il des règles en ce qui concerne la création de ma messagerie électronique ? à qui dois-je m’adresser pour m’inscrire sur les listes des commissions d’office ? quelles démarches entreprendre afin d’obtenir une clé RPVA ? etc

Aussi et bien que cela ne soit malheureusement pas toujours le cas, l’avocat associé qui fait le choix de recruter un jeune collaborateur devrait prendre l’engagement de participer à sa formation professionnelle pratique et l’aider dans l’ensemble de ses premières démarches administratives. Son rôle est également normalement de présenter son jeune confrère aux juridictions, aux greffiers ainsi qu’aux autres membres du Barreau.

Au-delà de cet aspect purement pratique, le fait d’exercer en qualité de collaborateur permet de parfaire sa formation théorique au travers du traitement des dossiers confiés par le cabinet et, le cas échéant, de se former à une nouvelle matière.

On le constate de plus en plus, le statut de collaborateur connait actuellement une crise très importante. Il semblerait que beaucoup de cabinets aient abusé de la souplesse des termes des contrats de collaboration afin de faire travailler les jeunes confrères de manière déraisonnable, pour une rétrocession d’honoraire très basse et une impossibilité de développer sa clientèle personnelle. On a notamment pu voir en ce sens un compte Instagram être crée « balance ton cabinet davocats » où sont dénoncés les pratiques de certains cabinets à l’égard de leurs collaborateurs.

A mon sens, les règles d’une collaboration réussie sont simples :

  • Respect mutuel entre l’avocat associé et l’avocat collaborateur : même si l’un travaille pour le compte de l’autre, chacun est avocat et a donc droit au respect qu’implique sa profession et son travail.
  • L’engagement du collaborateur dans les dossiers du cabinet : l’idée est de traiter avec sérieux et implication les dossiers confiés par le cabinet. Le recrutement d’un collaborateur reste une dépense d’investissement qui doit être rentable
  • Souplesse de l’avocat associé quant au développement de la clientèle personnelle de l’avocat collaborateur : le RIN est très clair sur ce point, sans possibilité de développement sa clientèle personnelle, le contrat de collaboration doit être requalifié en contrat de travail. L’idée là encore est que les choses se déroulent en bonne intelligence sans abus de part et d’autre. L’avocat collaborateur doit pouvoir être en mesure de traiter ses dossiers personnels et/ou d’assurer des permanences et ce, sans délaisser les dossiers du cabinet.

Si ces trois principes de bases sont respectés, normalement, la phase de collaboration se déroule sans encombre et s’avère très enrichissante.

En ce qui me concerne, j’ai été collaboratrice pendant 10 années au sein du même cabinet. Les relations entre associés et collaborateurs étaient fluides et respectueuses. J’ai pu d’une part me former au droit de la famille et d’autre part développer petit à petit mon autre domaine d’activité : le droit des mineurs victimes.
Il me semble avoir toujours traité avec rigueur et sérieux les dossiers qui ont pu m’être confiés. En contrepartie, le cabinet m’a toujours laissée assez libre d’organiser mon agenda en ce qui concerne le développement de ma clientèle personnelle. Une relation basée sur la confiance réciproque !

Après la collaboration

En tout état de cause et si la collaboration fonctionne correctement, arrive forcément le moment où l’avocat collaborateur a suffisamment développé sa clientèle personnelle pour se poser la question de mettre fin à ce statut.

A ce stade deux options :

  • Créer sa propre structure
  • S’associer au cabinet au sein duquel on exerce

Poser sa plaque

Dans la première hypothèse, il convient alors de se poser toutes les questions développées au cours de mes articles précédents :

  • Quel barreau choisir ?
  • Dans quelle ville installer son cabinet ?
  • Exercer seul ou s'associer à d'autres avocats ?
  • Sous quelle forme juridique ?
  • Est-ce que je procède à un rachat de clientèle ?

Lorsque des réponses sont apportées à toutes ces questions, les démarches en vue de son installation peuvent être entreprise et la grande aventure peut commencer !

Ne pas oublier que ces fameuses démarches prennent un temps certain (trouver les locaux, les équiper, ouvrir un compte bancaire, faire rédiger les éventuels statuts de sa société, faire valider ces statuts par le Conseil de l’Ordre, faire visiter ses locaux par un membre du Conseil de l’Ordre). Mon conseil est donc d’anticiper ! En ce qui me concerne, après 10 années de collaboration, mon préavis au cabinet était de 6 mois. Une période qui peut paraitre interminable mais qui a finalement été nécessaire dans son intégralité afin d’être prête à bien démarrer ma nouvelle activité.

S'associer à d'autres avocats

Si le projet est plutôt de s’associer au sein du cabinet où l’on exerce en tant que collaborateur, il convient à mon sens et là encore de largement anticiper et préparer son changement de statut.

En ce qui me concerne, ce n’est pas le choix que j’ai fait en préférant créer ma propre structure. Néanmoins, j’ai pu observer autour de moi plusieurs confrères qui ont, à l’issue de leur contrat de collaboration, intégré un poste d’associé au sein de leur cabinet.

Il me semble que ce type de projet est largement mûri et anticipé tant par l’avocat associé que par l’avocat collaborateur. Bien souvent, on peut voir des offres de collaboration qui font mention d’une possibilité d’association si le travail en commun se déroule bien.

Dans cette hypothèse, mon conseil est de très rapidement s’investir au sein du cabinet et ce dès le début de sa collaboration. Cet investissement passe bien entendu par le travail accompli dans les dossiers mais également dans la « vie sociale » du cabinet. Une personne qui démontre un intérêt tout particulier à la structure, à ses membres etc sera beaucoup plus facilement perçu comme un futur associé qu’un collaborateur très détaché de la vie du cabinet. En ce qui nous concerne et alors qu’une potentielle association au cabinet n’avait jamais été évoquée, nous avions fait en sorte de créer des évènements au sein de la structure afin de fédérer les équipes et de partager tous ensemble de vrais moments de convivialité : apéritifs d’anniversaires, repas de noël, repas d’été etc. La crise sanitaire et la généralisation du télétravail a, par la force des choses, mis fin à ces mini évènements ce qui a, selon moi, eu des effets néfastes sur l’esprit d’équipe des avocats et des assistantes.

Au-delà de l’implication au sein de son cabinet, il convient, lorsqu’on envisage une association, avoir une idée très claire du projet personnel que l’on veut mener. Quel type d’association ? Quel investissement ? Quelle clé de répartition des charges et des recettes ?

A mon sens et afin de bien préparer son business plan, il est très important de se faire conseiller par des confrères spécialisés et/ou des experts comptables. Cela est d’autant plus vrai si l’avocat collaborateur est à l’origine de la demande d’association : présenter un plan précis, chiffré et circonstancié aura beaucoup plus de chance d’emporter la conviction des autres membres du cabinet que de discuter d’un tel projet autour d’un repas au restaurant (ce qu’adorent pourtant faire les avocats...).

Quelle que soit la manière dont on souhaite faire évoluer son contrat de collaboration, il convient à mon sens de garder en tête que l’on doit en premier lieu être clair avec soi-même sur ses attentes, ses aspirations et ses souhaits en termes de développement de sa carrière professionnelle. Beaucoup de paramètres entrent en ligne de compte et notamment sa vie personnelle. Il peut être plus facile de créer sa propre structure lorsqu’on est parents de jeunes enfants afin d’être plus flexible et plus libre pour organiser son agenda et son activité. Néanmoins, il peut aussi être intéressant d’intégrer une structure existante si son souhait est de s’assurer un revenu immédiat et pérenne.

 

Pour finir, il faut aussi se rappeler qu’aucun choix n’est immuable. La carrière des avocats est longue et plusieurs modes d’exercice peuvent être mis en œuvre successivement. Rien n’empêche de débuter en tant que collaborateur, de s’installer en solo afin de prendre ses marques puis de s’associer au sein d’un cabinet existant dans un second temps. Tout peut être imaginé. L’essentiel est de se faire confiance et de s’épanouir dans l’exercice de sa profession.

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